Inventé par Dodin en 1943, le stigmomètre est ce dispositif qu'on trouvait sur les appareils argentiques, qui découpait un cercle coupé en deux au milieu de la visée. (On me glisse dans l'oreillette qu'ils découperaient encore aujourd'hui). Quand la barre de séparation est horizontale, les verticales du sujet sont décalées dans les deux demi cercles en l'absence de point, dans un sens si le point est trop devant, dans l'autre s'il est trop derrière et parfaitement alignées quand le point est parfait. Il suffit donc, pour faire le point d'aligner le plus parfaitement possible une ligne verticale située sur son plan de netteté désiré avec la bague de mise au point de son objectif. Le réglage est très facile (si on trouve une ligne nette) et aussi précis que le live viewX10 de nos Olympus. Moins évident s'il n'y a pas de droite visible dans son sujet.
Comment ça marche ? Ce sont deux prismes d'angle opposés moulés au centre du dépoli:
Ils dévient les rayons lumineux provenant des bords opposés de l'optique suivant ce schéma:
 chemin des rayons lumineux
Du coup, l'oeil voit bien deux lignes décalées:
On comprend bien que, si le plan du stigmo se trouve bien au plan focal (plan de netteté) les cones verts et rouges en sortie seront superposés:

On voit qu'il existe une zone dans l'axe où l'on perçoit bien les rayons issus des deux prismes en même temps. On voit aussi que, si on s'éloigne de cet axe, on va sortir de la zone d'un des prismes et que, par conséquent, l'image dans celui-ci va s'assombrir. Mais que deviennent les rayons centraux issus de l'optique, ce qui arrive quand on ferme le diaphragme, par exemple ? Ils sont déviés par les angles opposés des prismes, l'un dans un sens, l'autre dans l'autre. Il arrive un point où les cônes de sortie ne se recoupent plus. Si l'œil est bien centré, il ne verra plus que deux demi cercles noirs au milieu de la visée. si l'on décale l'oeil d'un coté ou de l'autre, on tombera enfin dans la zone d'un des prismes et on verra sa demi image. Mais il sera impossible de voir les deux en même temps: le stigmomètre est devenu inutilisable. 
Dans la pratique les cônes se superposent jusqu'à 5.6, sont à la limite à 8 et il n'y a plus aucune coïncidence (vision des deux demi cercles en même temps) en dessous.
On en profitera pour juger du sérieux de certains fabricants offrant des "traitements" de vos verres de visée permettant de travailler à diaf plus fermé. Le seul moyen de parvenir à cela étant de diminuer l'indice de reffraction (ce qui est possible avec des vernis), ce qui implique une diminution de la déviation, donc de la précision du point. Le résultat sera le même (optiquement moins bon, les vernis, bof...) que celui obtenu par un prisme aux angles plus faibles.
Rendons hommage au génie de monsieur Dodin, pour avoir imaginé un dispositif aussi ingénieux, simple, ne nécessitant aucun réglage et dont les fabricants nous privent aujourd'hui.
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