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Le quart d'heure oiseau Convertir_en_PDF Version_imprimable Envoyer_par_mail
Christophe Esperado : 31-12-2005
 

ImageLa ferme était quelconque, mais ce n’était plus réellement une ferme. Trop propre, trop silencieuse, même les poules semblaient marcher sur la pointe des pattes !

Il avait fallu monter cette côte abrupte qui n’en finissait plus. En haut la colline était plate, on se sentait à son sommet comme au fond d’une vallée...ailleurs !

     Nous avons poussé la porte. Dans la pénombre, à l’intérieur, c’était comme toutes les fermes; avec le calendrier des postes, le poêle à bois et ses cercles de métal concentriques qu’on retirait pour encastrer la bouilloire au cul de suie. Et puis, bien sur, le buffet abominable, les murs sombres et sans couleur, la grande table de bois épais encadrée de ses deux longs bancs. Les trois personnes assises là comme dans la salle d’attente du dentiste n’ont pas levé la tête à notre entrée. Juste un regard, un petit mouvement en guise de salut. Alors, comme dans un ballet bien réglé une femme sans age est entrée par le fond de la pièce. Elle semblait plus à l’aise que les autres, un peu propriétaire, nous à fait signe de nous asseoir sans un mot avec cette attitude qu'ont les nonnes dans leur couvent : Gestes retenus, compassés, une vie sous un éteignoir.

Nous avons attendu, des heures m'a-t-il semblé, puis ce fut notre tour. Je ne me souviens plus comment nous sommes entrés. Juste un couloir sombre et on nous à poussés dans la chambre. C’était l’obscurité totale, avec comme seul repère quelques fentes par où le soleil giclait dans la pièce des jets de lumière sous pression. Pas assez pour donner le moindre éclairage.

J’avais sept ans et je suis resté là au côté de maman qui n’osait approcher, serré contre sa robe dans un silence d’éternité. Une voix, enfin, s’est levée, venue du fond d’un lit deviné dans le noir, une voix douce, avec la surprise de l’accent. La voix d’une petite paysanne de la Drome. Une voix bien ordinaire, ma foi, pour quelqu'un qu’on venait visiter de tous les coins du pays. Des rendez-vous pas gagnés d’avance et des semaines d’attente. C’est à moi qu’elle s’est adressée, elle m’a posé des questions. C' était des questions ordinaires, sur ma vie, sur l'école.  Mais ces questions parlaient à ce petit garçon. Elles lui disaient un mystère, que sa vie à naître, comme chaque vie, était la chose la plus importante au monde, qu'il fallait qu'il en prenne grand soin. Je répondis avec application, intimidé, conscient de l’importance de l’instant, puis on me fit sortir, pendant que maman continuait l’entretien.

J’avais traversé la grande pièce, évitant les regards de ceux qui attendaient, je suis allé dehors pour n’avoir à parler à personne et j'ai fait le tour de la ferme. L’herbe était haute, dans le verger rien n’était cultivé. Mais je voulais voir les volets de l’autre côté comme on fait le tour d’une église. Les volets étaient des volets ordinaires. Il n’y avait ni vaches ni chèvres, juste le silence et ce sentiment étrange de légèreté, d’être lavé de l’intérieur, une joie paisible, excessive, qui donnait envie de sauter au ciel.

Je suis descendu seul au village sans attendre ma mère et tout ce que je voyais était de la musique. La petite fermière de la Drôme, stigmatisée, chuchotait-on, dont on disait qu'elle vivait dans le noir, paralysée, sans se nourrir, dont on n’osait prononcer le nom de peur de lever un scandale, avait semé quelque chose. Je suis descendu au village et tout ce que je voyais, sentais, entendais, était une merveille.

Insensiblement, inexorablement, se dissolvait ce sentiment de plénitude qui devait durer deux jours.

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