J'ai quitté le forum web de photo auquel je participais. Avec pertes et fracas. Après avoir reçu un "avertissement" d'un admin me reprochant mes propos sic: " haineux", " insultants, et au minimum blessants et inutilement polémiques". Tutoiement de rigueur dans ce message et ton supérieur d'un instituteur s'adressant à son élève illettré et dissipé de classe primaire. Précisons au passage que je n'ai, bien évidement, jamais agressé le moindre contributeur. Au contraire, j'ai publié des centaines d'articles sur la photographie, tests techniques, bricolages, conseils d'emplois, trouvailles, astuces; et ressentis, sensibles autant que faire ce peut, sur les photos des autres. Il m'avait semblé que je n'y avais que des amis. Ce qu'on me reproche ?D'oser critiquer le manque de rigueur du constructeur cité en référence dans le nom du forum. Pauvre petite voix d'un photographe passionné contre le lavage de cerveau publicitaire des multinationales, organisé à grands coups de dollars . Coups de gueule contre ces appareils bâclés, conçus sans soin à la va vite, se succédant tous les six mois dans les vitrines des grandes surfaces pour le plus grand profit du profit. Nos stylos, à nous, pauvre passionnés de photog, comme sont les mots pour les écrivains, qui fuient l'encre de partout. Ce qu'on me reproche ? De ne pas me cantonner au style MSN des +1, "je plussoie", "pareil", "bravo" qui peuplent ces interminables fils de discussion stériles dans lesquels rien n'est dit. Un vent blanc. Ce qu'on me reproche ? De ne pas supporter les faux semblants, l'hypocrisie, la fausse convivialité affectée et vide l'unanimisme contraint qui peuplent ces forums web. Sous la haute surveillance d'une censure toute puissante et cachée dont on ignore les règles. Je quitte ce forum sans regrets. J'ai demandé qu'on y supprime toutes mes images et mes contributions, il ne manquerait plus qu'elles continuent à nourrir leurs volontés d'expansion statistique (profit à l'horizon) et d'ascension dans les bonnes grâces de "La marque". Les administrateurs ont bien voulu y consentir, qu'ils en soient remerciés. [edit] Et bien non, voila des gens qui ajoutent l'usurpation d'identité au non respect de la loi informatique et liberté: voyez ici Ces gens-là ont bricolé mon identité et conservé (volé, donc) mes messages. Sachez à qui vous avez affaire avant de vous inscrire labas ! Bon revenons à nos moutons. Un lien, en rapport direct avec les problèmes de la street-photographie: Video street photoC'est la même histoire, encore et toujours. Les yeux embués en regardant ce reportage.
Les collabos de la pensée unique sont partout. On veut nous interdire de regarder nos contemporains dans les yeux et de partager ce regard avec eux . Toute une époque sans mémoire, sans archive, dont le parfum disparaîtra. Images de mode , image unique et auto censurée des agences de presse. Postures chorégraphiées de mannequins rétribués: "Sois naturelle chérie" .
Photographiez ICI, entre les deux bips. Sinon, il faut payer, parce que le pognon, ça c'est la morale absolue ! Passants, votre image vaut de l'or. Un Veau d'or.
Je me sens si mal dans cette époque sale et salissante sous son vernis noyé de désinfectants Dans cette époque qui ne comprend plus rien à ce qui est l'essentiel de la vie, essentiel à la vie. Et ce qui s'est passé sur le forum en est un exemple inquiétant, parce qu'anodin, ordinaire, normal pour tant de mes concitoyens.
Ces censeurs inconscients sont mes ennemis absolus. Ils détournent diaboliquement , de la plus médiocre des façons ,tout ce qui m'importe: La liberté, l'expression, l'écriture, la vérité, l'honnêteté intellectuelle, la démarche artistique, le partage. Sans déontologie, sans rigueur, ils ne supportent que le "politiquement correct", le bruit vide des mots convenus, langues de bois, la fausse convivialité obligatoire entre deux gendarmes autoproclamés. "Bienvenue sur le forum", "bon anniversaire.script.php". Ils envahissent de leur conformisme tiède et écoeurant le dernier espace de liberté et d'expression qu'était Internet. Le VRAI leur est insupportable. Nos vraies images, nos mots sincères et lourds, ce sont nos seules armes contre cette horrible anonymat dans lequel on écrase l'être humain, numéroté, méprisé dans sa singularité, en uniforme de robot, au pas dans la troupe des autres robots. Nos partages sont désormais considérés comme insultants, dangereux, caractériels. Voir et donner à voir est désormais un délit, "dire" est un crime, penser par soi-même, on n'ose même pas l'envisager. Qu'avons-nous fait, être tendres, fragiles, trop sensibles, pour déclencher une telle hostilité, un tel refus de notre droit à exister? Sommes-nous si dangereux ? Autocensure, pire que la censure elle-même. Tout est dit dans ce reportage. Il va falloir se battre encore et toujours, à chaque instant, jusqu'à notre dernier souffle pour que la vie puisse avoir encore le droit de vie ? Le photographe son droit de cité dans la cité ? Les mots sont encore autorisés, plus la parole. L'image est partout, elle ne montre plus rien. La street photo, la photo dite humaniste, la photo de la vie et du quotidien, la photo du réel , celle qui parle de nos vies et de celles de nos frères est devenu une activité à haut risque. C'est désormais un acte de courage, un acte de résistance.
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