Ce 19 Janvier 2012 est le 11 septembre de l'Internet.
Le FBI et l'état américain ont fait mainmise sur MegaUpload, faisant tomber leurs serveurs et arrêter leurs propriétaires qui n'étaient même pas sur le territoire américain.
C'en est fini de la liberté d'internet, une page magnifique de l'histoire vient de se fermer, les *parrains* des multinationales de cinéma et de musique ont eu raison de ce média libre qu'ils ne tarderont pas à récupérer pour en faire le supermarché dont ils rêvaient.
1- Certes, la position de Megaupload était difficilement défendable et l'argent gagné par leurs fondateurs (on parle de 150 millions de Dollars) tout à fait immoral.
2- Mais le FBI a supprimé, par la même occasion, des millions de fichiers tout à fait légaux, mis en ligne par les internautes et appartenant à ces derniers de plein droit. C'est comme saisir le contenu de tous les coffres privés d'une banque dont le gérant aurait commis quelque exaction. Le préjudice est immense et devra se payer. Cher. On ne peut accepter qu'un pays puisse choisir de façon unilatérale ce qui a le droit d’être présent ou pas sur un Internet mondial. Ni s'octroyer le droit de faire main basse sur des fichiers ne leur appartenant pas.
3- Les major compagnies qui sont derrière les lois Adopi, SOPA et PIPA sont elles-même de vrais voyous. Riches à milliards, au détriment des créateurs qu'elles rackettent honteusement (rappelons que les éditeurs récupèrent 50% des droits des auteurs/compositeurs qu'elles prétendent défendre), elles exercent une véritable censure, un véritable holdup contre la création, en décidant ex nihilo de ce qui devra ou non être produit et publié. Favorisant depuis toujours la variété la plus *vulgaire*, les films les plus *commerciaux*, au détriment de la véritable création. Et on remarquera que, si, par miracle, un artiste ou un mouvement réussissent à s'imposer et se faire connaitre en dehors de leur cadre, elles récupèrent le pactole aussitôt à leur profit (CF le RAP).
Et que penser de celui qui, à la tête de l'état, défend leurs intérêts et a trouvé urgent de déclarer qu'il soutenait les mesures du gouvernement américain ?
Je n'oublierai jamais que toute la musique des années 70, dont elles font encore aujourd'hui leurs choux gras, leurs fonds de catalogue, est née dans l 'underground, sans les majors, contre elles et qu'elles ne l'ont promu/récupéré que lorsque le succès était là, criant, inévitable. Jo Cocker, abandonné de tous, du fond de son caniveau, devait être heureux de voir passer la Rolls du patron de sa maison de disque. Je n'oublierai pas non plus commentces mêmes majors ont réussi à stopper le mouvement des radios libres, le tuer, au profit des grosse compagnies sur lesquelles elles avaient main mise, leurs petits copains comme NRJ
4- Le résultat, on le connait. Plus leur pouvoir politique s'affirme, avec la montée du libéralisme débridé, plus la créativité disparait, au point que, depuis les années 90, nous n'avons droit qu'à de mauvaises photocopies des créations des décennies précédentes. Pendant que les dirigeants des Majors s'enrichissent à milliards, ainsi qu'une poignée de stars (qui mérite de tels revenus ? Qui en a besoin ?), la plupart des acteurs et musiciens vivent dans la misère. En ce qui concerne la musique, de mon point de vue, le disque devrait être un média promotionnel, distribué gratuitement ou au prix coutant, le véritable métier de musicien, c'est LA SCÈNE !
Quand aux films en vidéo, c'est pareil, le véritable théâtre, c'est la salle de cinéma ou le public partage les émotions sur grand écran
5- Notons enfin que c'est l'accès à la culture des classes les plus défavorisées qui est ainsi dénié. Il est tellement évident que les gens qui en ont les moyens vont au cinéma et achètent leurs contenus musicaux.
Notons aussi que les choses ont un prix et que MegaUpload a démontré que les internautes étaient prêts à payer un prix -raisonnable- pour accéder à du contenu multimédia. Mais ces Majors, à la traine de créativité, sont aussi à la traine de la technologie. Découvrant Internet avec 20 ans de retard, s’évertuant stupidement à vendre des CDs et DVDs, alors que tout le monde s’échangeait depuis des lustres des fichiers sans support en téléchargement (Apple an a fait sa fortune). Bien sur, il est normal que les artistes voient leur travail rémunéré. Mais à un prix compatible avec les moyens de leurs 'clients'. On est loin du compte.
En ce qui me concerne, la guerre est déclarée. Hacktivists de tous poils, réveillez-vous.
A moins que vous préfériez écouter, pour le restant de votre vie, le dernier chef d’œuvre proposé par ces majors à grand renfort de pub sur TF1, j'ai nommé "Mon vieux" par "Les prètres".
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