Dans les années 70, je tournais avec un groupe fabuleux: Kids.
Dans l'ordre de la photo:
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Scherzo, mon inséparable berger des Pyrénées (Attends-moi au ciel, tu veux ?)
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Jean-Pierre Auffredo ( Lead & rhytmic guitar, flute, vocal - ex Alice et Wefree). Génie de la composition et de l'harmonie, jouant de tous les instruments, que j'admirais et aimais fraternellement et qui me l'a si mal rendu.
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Bruno Besse, mon ami de toujours: grandiose guitariste soliste(je pèse mes mots) (Lead & rhytmic Guitar - exAlice et Wefree
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Eric Estève (vocal - ex Alan Jack Civilization, futur choriste de Véronique Sanson ), what a singer !
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Michael Rushton (drums - ex Steamhammer et futur "les Innocents") qui apportait au groupe son explosive énergie et son jeu d'acier.
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Alan Jones (bass)qui bâtissait une rythmique aussi solide qu'harmonieuse, avec l'air de ne pas y toucher... que deviens-tu ?
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Managers du groupe ? Ticky Olgado, eh eh ! Et puis ensuite jean louis Ravoux.
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Moi ? Je faisais la sono avec des bouts de ficelle et les menais de gig en gigs dans mon Peugeot J7, jusqu'au Danemark où le groupe explosa dans les débris des chambres d' hôtel ruinées par nos délires....
Entre les concerts, on zonait toutes les nuits à
la Bulle
où le groupe répétait et jouait de temps en temps, sous l'oeil bienveillant des habitués: Catherine Lara, Alain Renaud, André Cecarelli, Jannick Top, Francis Moze, Emmanuel 'manu' BOOZ, Claude Engel, Jean-Pierre Kalfon, Christian Vander et j'en oublie... Toute une époque...
Oui, ce groupe était fabuleux, magique, bien plus grand que la somme de ses membres, dont chacun pourtant était exceptionnel, c'est pure injustice qu'aucune maison de disque ne l'ait signé. Soudés sur scène comme un bloc de béton, délirants à chaque seconde dans la vie, un public subjugué dans chaque salle, nous vivions dans un éclat de rire. Ces années et ces kilomètres sur les routes ensemble restent un miracle, dont aucun d'entre nous n'a pu faire le deuil.
Et même Eric, bien que ce fut lui qui, à la fin de la dernière tournée du groupe au Danemark, nous annonça son intention de partir pour faire une carrière solo, entrainant Jean pierre Auffredo dans son sillage, les deux signant ainsi la mort de Kids.
Ècoutez les 'gamins' (ils étaient si jeunes), sur ces 3 enregistrements publics (+ une maquette en studio) effacés par le temps, faits à l'époque avec une mini K7 et deux micros devant ma petite console lors de différents concerts, seules traces qui me restent de cette aventure.
...Ça, et un interminable chagrin...
Bon sang, comme ça dépotait. Souvenez-vous c'était dans les années 70.
 Photo de jean Louis Ravoux.
L'histoire avait commencé pour moi quelques années plus tôt. J'habitais à Paris, place Furstemberg, faisait semblant de faire des études de Droit à Assas et j'allais souvent passer mes après midi à écouter les derniers imports des USA dans l'arrière boutique branchée d'un disquaire de la rue Jacob 'Pan'. Le Magasin, spécialisé dans le classique Bourgeois, était la propriété d'un Monsieur Milletre. Il avait confié une remise située au fond de la cour à un dénommé Adrien Nataf qui en avait fait un des hauts lieux branchés de l'underground musical Parisien. Il nous y faisait découvrir les dernières création de groupes psychédéliques comme Vanilia Fudge, et, si on achetait peu, on restait des heures à découvrir des merveilles. Sachant que j'avais à ma disposition un Nagra 3 et quelques bons micros, il m'avait demandé d'enregistrer un groupe dont il s'occupait, rêvant sans doute d'un destin à la Brian Epstein. Je n'ai malheureusement plus ces enregistrements qu'il nous a, disons, empruntés et probablement perdus.
Je rencontre trois gamins (J.P.Auffredo, Sylvain Duplant à la basse, et Armand Lederman à la batterie). Je fus tellement impressionné par le bruit (ce n'était pas encore tout à fait de la musique aboutie) que faisaient ces trois gamins que je ne les ai pratiquement plus quitté. Leur groupe, We Three, devint We Free, quand Benoit Billot puis Bruno Besse les rejoignit, avant que le groupe ne se dissolve en rejoignant pour un temps Alice sous l'autorité égotique et grand-guignolesque d'Alain Suzan. ExtraitSuite à un concert désastreux, à l'issue duquel j'ai failli tuer Suzan en lui balançant un Revox en pleine tête, je les quittais pour entrer dans le bureau d'études d'un fabricant de matériel HIFI. Mes amis ne restèrent pas longtemps dans Alice et participèrent à différentes tentatives fugaces comme Abracadabra.
Trois ans après mon arrivée, je démissionnais de Scientelec qui avait déménagé de Montreuil à Blois, rentrais à Paris, et retrouvais totalement par hasard à la bulle mes vieux amis... en train de répéter les premiers morceaux de leur nouveau groupe! KIDS. Je me suis retrouvé avec eux comme si une semaine s'était passé depuis mon départ de Alice. |