Christophe Esperado : 12-04-2002
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Ses cheveux étaient comme le vent, un souffle transparent tellement léger qu'on aurait pu penser qu'au moindre mouvement d'elle son corps allait se changer en un rideau de soie.
Ses yeux profonds rayonnaient d'une lumière intense, si vive qu'on croyait deviner, sous l'arc de ses cils, le profond de son âme. Sa bouche était si pleine, si charnue, si mobile, qu'on entendait des rires au moindre de ses mots. Qu'on pensait à du pain au sortir des fourneaux. Ses seins tendres et doux dansaient à chaque mouvement des ses épaules fines. Je rêvais d'y enfouir mon visage, de laver mon chagrin dans leur eau et de renaître enfin à leurs pointes durcies. Sa taille si fine, ses jambes si longues, ses hanches si souples, j'ai pensé qu'au moindre mouvement elle allait s'enfuir comme un rêve et disparaître dans la brume d'été. Comme pour boire la vie, comme pour trouver refuge, j'avançais ma main vers elle sans un mot. Elle ne bougea pas, continua à sourire comme si la gravité de l'instant nous avait cloués là. Sous mes doigts, l'écran de la télé était lisse et glacé.
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