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Les lampes sonnent mieux que les semi conducteursC'est un joyeux n'importe quoi. Une légende qui date de l'époque des premiers amplis à transistors, qui avaient des distorsions considérables et des bandes passantes tellement réduites qu'on ne les linéarisait qu'à grand coups d'artifice de contre réactions extrêmes. Leur son était nasillard, sans chaleur, désagréable dès qu'on poussait le niveau, sans dynamique. Les lampes elles aussi, ont de nombreux défauts et sont tout à fait surpassées par les semi-conducteurs aujourd'hui. Elles sont microphoniques (sensibles aux vibrations). Elles ont un niveau de bruit élevé, du à la température du filament. Elles nécessitent des transfos lourds et couteux, pleins de défauts de linéarité, de bande passante et de distorsion et des alimentations couteuses et compliquées aussi. Elles ont un avantage: elles saturent d'une façon très progressive et en créant principalement des harmoniques paires, agréables à l'oreille comme les notes d'un accord parfait(quand les harmoniques impaires sont atroces, dissonantes). De là leur réputation de chaleur. Mais, si cet agrément d'écoute est réel, il n'est pas "haute fidélité" dans la mesure où il déforme le signal original. Je réserve les lampes comme instrument comme périphérique d'enregistrement, comme "effet", pour donner plus de chaleur ou de présence, de fausse vérité à un instrument, ou créer des sons particuliers (les amplis des guitaristes de hard Rock sont à lampes, et leur saturations sont inimitables et belles). je n'en utiliserais certainement pas dans un système d'écoute ou de monitoring qui dot être fidèle. On peut, bien sur faire des amplis à lampe très chers et s'approchant de très près de la haute fidélité. Quand c'est le cas, on ne perçoit pas la différence avec un bon équivalent en semi conducteurs beaucoup plus fiable et économique. Point barre.
Le son des câblesAlors là, nous entrons dans la grande rigolade et j'ai du mal à garder mon sérieux. Il y a des gens qui veulent vous faire acheter des câbles magiques à 1000 euros le mètre qui vont changer du tout au tout le son de votre système et vous conduire au nirvana de la vérité absolue. Ils y en a même qui sont capables de vous faire entendre à coup de démonstrations (commentées) des différences qui n'existent pas. Nous allons ici faire le point sur la question.
D'abord, la réponse du créateur des amplis Quad à quelqu'un qui lui demandait quels câbles choisir: "J'ai tendance à préférer ceux qui conduisent l'électricité".
Le gourou idiophile vous expliquera que le bisulfure de molybdène qui plaque ses câbles multi-brins "fil de Litz" en argent massif desoxygéné vous apportera plus de chaleur à la restitution sonore. On connait les propriétés du bisulfure pour supprimer les petits électrons agressifs et favoriser les gros électrons souriants et chaleureux. Il vous proposera même trois modèles, un bleu, pour une plus grande précision, un vert, pour plus de naturel, un orange pour plus de dynamique et un rouge à la chaleur inimitable. Soyons sérieux. Un câble c'est un ou plusieurs conducteurs, blindés ou non, présentant une résistance série, une capacité parallèle et de très légers effets selfiques. Concernant la résistance, elle est négligeable, infinitésimale, devant l'impédance de la charge de l'ampli qui reçoit le signal. Et la puissance mise en jeu n'est pas suffisante pour en changer la valeur par effet thermique, donc déformer le signal. Tout ce qu'on verra, et quel que soit le métal utilisé, cuivre, argent aluminium, carbone, c'est une variation absolue et *constante* de quelques milliardième de dB du niveau. Bien au dessous de celui qui intervient sur votre potentiomètre de volume si la température du pré-ampli varie d'un degrés. La conductivité du câble n'introduit pas de déformation du signal. On vous racontera que la qualité selfique, l'effet de peau, blabla, fils de Litz, restitution des aiguës etc...Foin de toutes ces bêtises. N'avez-vous pas remarqué que vos câbles d'antenne TV ou satellites sont composés d'un seul conducteur épais ? Et pourtant les fréquences qu'ils transportent sur de très longues distance et à très faible niveau sont infiniment plus élevées ? Ils sont fous, les antennistes ? Non, aux fréquences qui nous intéressent et sur les distances qui nous concernent, n'importe quel conducteur vous fournira à un bout l'exact signal qu'on a envoyé à l'autre bout des graves jusqu'aux aiguës. Vous me rétorquerez: "Si vous marchez sur le mauvais câble d'une guitare électrique branché dans un Mashall 100 watts poussé à fond, vous pouvez entendre des bruits générés par le câble? C'est exact. C'est du à la variation de la capacité du câble du à cet écrasement sur un signal à très haute impédance et à très faible niveau. Seulement, nous sommes, nous, sur un niveau mille fois supérieur, et à une impédance 10 000 fois plus faible, au moins. La capacité parasite d'un câble dépend de sa longueur , de la qualité diélectrique du matériau isolant, et de son épaisseur. Agitez votre câble de liaison à deux balles, tapez dessus ampli à fond avec un marteau (sans le coupe)r, vous entendez quelque chose ? Non ? Circulez, rien à voir. Aux fréquences qui nous importent, et aux impédances et longueurs considérées, la capacité parasite d'un câble de liaison entre appareils sera de toutes façon négligeable. Et si vous entendez une différence entre deux câbles, c'est que votre pré-ampli de sortie qui attaque le dit câble n'est pas stable, incapable de supporter cette capacité parasite minuscule sans se mettre à osciller: ne changez pas le câble, changez le pré-ampli. En revanche, ce qui est très important, c'est la qualité des contacts des connecteurs et des soudures, nous y reviendrons.
Les composants ont un son propre. Un ampli doit avoir des composants audiophilesBien sur. les résistances, les condensateurs et les semi conducteurs sont fabriqués par des luthiers qui tapotent le silicium et poncent les métallisations jusqu'à obtenir, tel Stradivarius, le son chaleureux dont ils ont le secret. Et les constructeurs écoutent parmi des centaines de marques chaque composant qu'il implantent afin de choisir les plus beaux, tel un peintre ses couleurs. Mouaarf. C'est infiniment plus simple. Les semi-conducteurs ont un bruit thermique, un gain, variable avec la tempèrature de la puce, une tenue aux tensions, une bande passante de puissance... Ils sont triés après fabrication et le constructeur choisit ce qui rentre dans son cahier des charges. Remplacez un transistor ou un circuit intégré par son petit frère du même modèle, en l'appairant, de préférence, et vous n'entendrez pas la moindre différence. Les résistances ont, suivant leur technologie, des caractéristiques décrites et connues. Selfiques si ce sont des résistances céramiques, avec une distorsion plus élevée si ce sont des résistances utilisant des matériaux magnétiques ,avec un niveau de bruit plus important si ce sont des résistances au carbone aggloméré, très silencieuses si ce sont des résistance à couche métalliques, toutes voient leurs valeurs varier avec la température. Et, dans une qualité donnée, toutes les résistances se valent quel que soir le constructeur de celles-ci. Un constructeur sérieux choisit le matériel approprié à l'usage qu'il réclame, et dimensionne ses composants avec une marge suffisante pour la fiabilité. Il veille à ce que les défauts, connus, de chaque composant ne viennent pas nuire à la qualité sonore là où ils sont utilisés. Un exemple ? On choisit un ampli faible bruit pour les entrées micro ou PU. On n'a pas besoin d'une puissance de sortie considérable. En revanche, l'étage de sortie, lui, sera calculé avec une capacité de puissante suffisante pour attaquer au moins dix fois la charge requise, et on n'aura pas besoin de performances en bruit exceptionnelles, vu le niveau élevé des signaux qu'il traite. Aussi, un constructeur sérieux a mis au point son ampli à sa température de fonctionnement: laissez chauffer votre matériel à sa température de fonctionnement avant écoute pour que les tensions et valeurs se stabilisent au niveau optimal.
Une petite note sur les condensateurs. Il en existe de plusieurs technologie, présentant plus ou moins de défauts et de disparité. Et dont la valeur varie suivant la fréquence. Les plus critiques sont les condensateurs électrochimiques. Seuls capables d'offrir des capacités importantes sous un faible volume, ils sont peu précis (-50, +100%), voient leurs capacité et leur durée de vie varier avec la fréquence, la température, le courant. Le constructeur s'en sert principalement comme réserve de courant en filtrage d'alimentation. Il redimensionnera largement leur valeur pour compenser la perte de capacité que le temps et la disparité de leurs caractéristiques apportera, et veillera à choisir des éléments bien fabriqués, qui ne sèchent pas trop vite (dix ans est la durée de vie normale d'un électrochimique). Il est très facile de compenser la mauvaise réponse aux appels rapides de courant en doublant les électrochimiques par des condensateurs de petite valeur, montés en parallèle, qui passent bien la haute fréquence: Inutile de regarder si la marque des électrochimiques est renommée et leur tenue à 105° dans un pré-ampli qui reste froid est sans réel intérêt. Il vaut mieux un condensateur de 100 µF de qualité moyenne, monté en parallèle avec un 100NF et un 100PF polypropylène et céramique, qu'un condensateur électrochimique à faible coefficient selfique audiophile griffé Cardin hors de prix. Espérez plutôt que vous n'êtes pas tombé sur une fabrication défectueuse. Choisissez un constructeur sérieux et faites confiance si les les mesures que vous avez faites sur son matériel sont bonnes. La seule chose qui est sure, c'est qu'un électrochimique n'est pas idéal sur le trajet du signal par le bruit qu'il engendre et sa résistance aux fréquences élevées. les liaisons directes sont possibles et largement préférables. Mais cela se voit aux mesures. Même ainsi, les différences à l'écoute ne sont pas si importantes qu'on veut bien nous faire croire. De toutes façons, comme il est tout à fait possible de se passer partout d'un condensateur électrochimique dans le trajet du signal par un design sérieux, hein.. Si les mesures de bruit et de slew rate sont bonnes, et que l'écoute est satisfaisante, qu'importent les moyens employés ! Et si vous concevez ou modifiez un appareil pour l'améliorer, il vaut mieux rajouter un bon transistor à effet de champ à 1 euro correctement polarisé, en liaison directe ou avec 100Nf en série pour faire du filtrage, qu'acheter un condensateur à huile des 100µF de chez machin truc, gros comme un miche de pain, à 40 euros ht, comme je l'ai vu ici ou là sur les forums.
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