Maxime du jour:
L'informatique est une histoire de couches dont le but est d'en tenir le maximum.
Les usines de la Nouvelle technologie de l'information sont un monde de petits chefs terrorisés et terroristes, ne pouvant justifier de leur compétence qu'en criant à l'incompétence de leurs collaborateurs. Ce devait être un bonheur de partage, donner de l'intelligence à des machines sans âme, transformer des mots en objets, en images, fabriquer des outils de partage. Ils en ont fait un monde de collabos, de kapos, d'auto destruction organisée en système.
Il est rare de trouver des boites où règne le bonheur de naviguer en équipage. À croire que l'intelligence et la logique qu'on est censé insuffler aux machines était une réserve finie qui diminue comme l'essence du réservoir sur l'autoroute. À croire que la fréquentation des microprocesseurs et des gestionnaires lobotomisés prive les jeunes loups de toute chaleur humaine, sens de la solidarité, de l'amitié, du partage, seuls capables de les sauver du massacre généralisé.
Dans cette nouvelle nouvelle économie, usine à profits, le monde du travail ressemble fort à une déportation massive de l'être humain, chacun ne pouvant survivre qu'en éliminant l'autre, jusqu'à ce que survienne sa propre élimination. On s'étonne que certains vieux informaticiens finissent par préférer la fréquentation de leurs PCs à celle de leurs pairs ou voisins: la bêtise obstinée et mécanique est plus fréquentable que la méchanceté inconsciente qui déferle sur la planète. La technologie, finalement, évolue moins vite que le cynisme assassin de ceux qui sont censés la maitriser.
Que les premières victimes des purges se rassurent; inutile de se battre, il n'y a qu'à s'assoir au bord du fleuve pour voir passer le corps de ses bourreaux. |